Pourparlers Inter-Burundais

Photo de groupe du facilitateur Benjamin Mkapa (au centre) en compagnie de son équipe technique et de quelques observateurs aux pourparlers inter-Burundi d'Arusha d'octobre 2018. Photo ONU/Kassimi Bamba

Le dialogue inter-burundais est une initiative de la Communauté de l'Afrique de l'Est (CAE), un bloc régional de six membres regroupant le Burundi, le Kenya, le Rwanda, le Sud-Soudan, la Tanzanie et l'Ouganda.

Ce dialogue a pour objectif de résoudre les tensions politiques suscitées par les élections législatives controversées de 2015 et qui se poursuivent. Un sommet des chefs d'État de la CAE a choisi le président ougandais, Yoweri Kaguta Museveni, comme médiateur. Le bloc a également nommé l'ancien président tanzanien Benjamin Mkapa en tant que facilitateur du dialogue.

Prévus pour être larges et inclusifs, les pourparlers sont ouverts à un large éventail de parties prenantes, notamment des responsables gouvernementaux, des anciens chefs d'État, la Commission nationale pour le dialogue inter-burundais (CNDI), tous les partis politiques enregistrés, des organisations de la société civile, des organismes religieux et des acteurs politiques de premier plan à l'intérieur et à l'extérieur du Burundi, ainsi que des groupes de femmes et de jeunes et les médias.

À la suite de l'examen du premier rapport du facilitateur, un sommet extraordinaire de la CAE en septembre 2016 a approuvé une feuille de route pour le dialogue présentant une série d'engagements formels et informels avec et entre les parties prenantes au Burundi et à l'extérieur, y compris les acteurs internationaux, à partir de décembre 2016.

Au sein de la CAE, on espérait que les parties au conflit seraient en mesure de parvenir à un accord en juin 2017. Mais l'enthousiasme observé au départ  en mai 2016 s'est progressivement estompé lors des cycles de négociations ultérieurs.

Au cours des trois dernières années, les partis politiques, les acteurs et les organisations de la société civile du pays se sont réunis cinq fois sans parvenir à un compromis. Le processus est presque dans l’impasse.

En vue des élections générales prévues pour 2020, le facilitateur avait espéré que les parties se réuniraient lors du 5ème tour tenu à Arusha (Tanzanie) en octobre 2018 pour réconcilier la feuille de route Kayanza II du gouvernement et la feuille de route Entebbe de l'opposition. Mais le Gouvernement burundais s’est tenu à l’écart de la session, empêchant toute discussion utile sur les deux positions.

Le facilitateur a finalement saisi la Communauté de l'Afrique de l'Est de l'impasse. Lors de son 20e sommet des chefs d’État, le 1er février 2019, le CAE a annoncé qu’il examinerait le rapport du facilitateur, puis déciderait de la marche à suivre.

Dans le cadre de cette initiative de paix, la CAE travaille en partenariat avec l'ONU par l'intermédiaire du Bureau de l'Envoyé spécial du Secrétaire général au Burundi (OSESG-B). Le bureau est représenté dans un groupe de travail technique mixte (GTM) sur le processus, qui inclut également l'Union africaine. Le groupe fournit des conseils techniques au facilitateur.

Dans l’intervalle, l’envoyé spécial du Secrétaire général, Michel Kafando, continue de suivre de près l’évolution de la situation au Burundi, tout en soulignant que le dialogue inclusif est le seul moyen viable de parvenir à une résolution du conflit politique dans le pays.

À cette fin, OSESG-B travaille en étroite collaboration avec toutes les parties prenantes, y compris le gouvernement, l’opposition, les partis politiques, la société civile et les responsables religieux, en vue de créer un environnement propice au dialogue politique au Burundi.