Historique

L’ancien président tanzanien Benjamin Mkapa, facilitateur du dialogue interburundais (à gauche) et L’Envoyé spécial du Secrétaire général de l'ONU, Michel Kafando

Le Bureau de l'Envoyé spécial du Secrétaire général pour le Burundi (OSESG-B) fait partie des efforts déployés par la communauté internationale pour aider le gouvernement et le peuple burundais à consolider la paix recouvrée après des années de conflit.

Le Bureau succède aux différentes missions mises en place après la signature de l'accord d'Arusha du 28 août 2000 dont les objectifs étaient, entre autres, de consolider la paix (ONUB), renforcer la démocratie et la bonne gouvernance (BINUB/BNUB), organiser des élections libres, justes, transparentes et crédibles (MENUB) en vue de consolider la paix et la stabilité.

L’Opération des Nations Unies au Burundi (ONUB) déployée en mai 2004 en vertu de la résolution du Conseil de sécurité 1545 (2004) a été la première et la plus large de ces opérations en termes de personnel militaire et civil. Elle avait pour mission d’aider à la mise œuvre des accords d’Arusha et assurer le respect des accords de cessez-le-feu, faciliter le processus de DDR et assurer la protection des citoyens. Néanmoins, durant la période qui a suivi la signature des accords, des affrontements se sont poursuivis jusqu’en 2006 entre le CNDD-FDD au pouvoir et le mouvement armé FNL qui n’était pas signataire de l’accord d’Arusha. Le mandat de l’ONUB a pris fin en janvier 2006 et l'ONU a, en accord avec le Gouvernement, réduit la structure de la mission et remplacé celle-ci par le Bureau intégré des Nations Unies au Burundi (BINUB) à partir de janvier 2007.

En plus des efforts de renforcement du dialogue et la réconciliation nationale, les missions du BINUB dont le mandat a pris fin en 2010, ont consisté à promouvoir et renforcer les institutions de l’État, de la bonne gouvernance, de l’état de droit, des droits de l’homme et de la liberté de la presse et des médias.

En 2011, conformément à la résolution 1959 (2010) du Conseil de sécurité, l’ONU a déployé le Bureau des Nations Unies au Burundi (BNUB) dont le mandat s’est achevé en décembre 2014. Son mandat comportait entre autres, les missions suivantes : soutenir le développement des institutions nationales ; promouvoir le dialogue ; combattre l’impunité ; promouvoir les droits de l’homme ; s’assurer que les politiques économiques et financières répondent aux besoins des populations vulnérables et plaider pour la mobilisation des ressources pour le Burundi ; et apporter un appui aux questions d’intégration régionale.

En Décembre 2014, le BNUB a été remplacé, à la demande du Gouvernement, pour une durée d’un an, par la Mission d'observation électorale des Nations Unies au Burundi (MENUB), avec pour mandat d’observer les élections générales de 2015au Burundi.

OSESG-B

La réduction de la présence de l’ONU au Burundi, qui est passée d’un effectif de 6 500 personnes en 2004 (ONUB) à 72 personnels en 2015 (MENUB) était un signe des progrès réalisés dans les domaines de la consolidation de la paix, de la bonne gouvernance et de la démocratie ainsi que de la confiance de la communauté internationale dans les institutions issues de l’Accord d’Arusha. Toutefois, la paix au Burundi est restée fragile, en raison surtout des diverses interprétations que les leaders politiques ont souvent fait de l’accord d’Arusha. Quatre mois après le départ du BNUB et le déploiement de la MENUB, en avril 2015, le Burundi a connu une crise profonde née de l’interprétation partisane des dispositions de l’accord d’Arusha et de la Constitution qui en était issue, sur la durée des mandats présidentiels, et par conséquent de l’élection présidentielle de 2015. Les actes de violence et autres violations des droits de l’homme perpétrées avant, durant et après la période électorale ont poussé des milliers de Burundais à chercher refuge dans les pays voisins.

Face à la tension qui prévalait dans le pays, le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté la résolution 2248 (2015) entérinant la décision du Secrétaire général de nommer un Conseiller spécial sur la prévention des conflits, y compris au Burundi, dont le mandat serait de soutenir un dialogue interburundais, inclusif, mené sous les auspices de la Communauté d'Afrique de l'Est (CAE), ainsi que d’autres efforts visant à restaurer et maintenir la paix dans le pays, et, à cet égard, collaborer avec le Gouvernement et les parties prenantes.

En 2016, le Conseil de sécurité a, par  les résolutions 2279 (2016) et 2303 (2016) demandé au Bureau du Conseiller spécial pour la prévention des conflits, y compris au Burundi d’ : (i) apporter un appui technique et fonctionnel au dialogue interburundais, en coordination avec le Médiateur et le Facilitateur désignés par la CAE et endossés par l’Union africaine (AU)  Par ailleurs, la  résolution 2303 (2016) a  recommandé le déploiement d'une force de police de l'ONU forte de 228 hommes chargée de surveiller les conditions de sécurité et d’appuyer le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme dans la collecte d’informations sur les violations des droits de l’homme et les atteintes à ces droits.

Dans le cadre de son mandat, OSESG-B est appelé à collaborer avec toutes les parties prenantes, y compris le gouvernement, l’opposition, les partis politiques, la société civile, les chefs religieux et à la mise en place des mesures de confiance afin d’améliorer la situation des droits de l’homme et de la sécurité, et de créer un environnement propice au dialogue politique.